A2D : Acquire to Decide !
13 sept. 2024
A2D est un éditeur de logiciel spécialisé dans la conception de logiciels pour la surveillance d’ouvrages d’art et d’infrastructures
A2D est accompagnée par La Rochelle Technopole depuis Novembre 2020. Nous avons interrogé Pierre Loonis, son fondateur, à propos du développement d'A2D, une start-up innovante de traitement, d'analyse et d'interprétation de données en vue d'actions automatisées.
La Rochelle Technopole : Peux-tu te présenter et parler un peu de ton parcours ?
Pierre Loonis : J’ai commencé ma carrière, en tant qu’enseignant chercheur au sein du laboratoire appelé le L3i à l’Université de La Rochelle. Ma recherche sur l'intelligence artificielle, le traitement d'images et la robotique a donné lieu à ma soutenance de thèse en 1996 et j’ai obtenu un poste de Maître de Conférences à La Rochelle. J’en suis partie en 2004 pour aller en Malaisie pour le Ministère des Affaires Étrangères et Européennes avant de poursuivre ma carrière universitaire dans diverses institution en France, que j’ai achevée sur le site de Saclay à Paris, chez Centrale Supélec. J’ai créé ma propre entreprise, A2D, à la fin de l’année 2017.LRT : Ton entreprise en quelques lignes ?
PL : A2D est un éditeur de logiciel. C’est une société spécialisée dans la conception de logiciels pour la surveillance d’ouvrages d’art et d’infrastructures. Nous développons des solutions alliant la capture de données et l’Intelligence Artificielle (IA) permettant aux gestionnaires de patrimoine et d’infrastructures immobilières d’inspecter et de surveiller l’état de santé de leur bâtiment. L’IA, les drones et le traitement de la donnée sont utilisés pour créer des outils de prise de décisions visuels concernant la maintenance de leur bâtiment.
LRT : A quel moment as-tu réalisé que ton idée allait vraiment marcher ?
PL : En 2019, deux ans après la création, Enedis qui nous avait accompagné dans la phase de Recherche & Développement (R&D), a ouvert un marché public… que nous avons remporté. Or, la solution que nous avons proposée n’était pas la solution principale de notre R&D, mais plutôt une solution dérivée. À ce moment-là, j'ai réalisé que nous avions quelque chose qui était réellement pertinent, car même les produits dérivés avaient de la valeur. Grâce à cette solution, nous avons pu obtenir des revenus récurrents afin de poursuivre le développement de la solution principale ; c’est cette dernière que nous avons présentée au public cette année, lors du salon Vivatech. Finalement, il aura fallu 5 ans pour que le produit puisse être commercialisé.
LR : Pour toi, ton entreprise c’est avant tout… ?
PL : C’est avant tout une équipe en qui nos partenaires et nos clients doivent avoir confiance par la qualité et les performances de nos produits. Lorsque nous proposons des solutions d'aide à la décision, il est essentiel que les utilisateurs qui manipuleront ces systèmes aient confiance en l'authenticité, la certitude et la qualité de l'outil qui leur fournira des éléments utiles à leur prise de décision. Les personnes qui vont coder tout cela, doivent avoir un fort niveau d’éthique et de sincérité. L'entreprise, c'est un ensemble de personnes qui peuvent collaborer en toute confiance afin que cette confiance puisse se propager à l'extérieur.
LRT : Quel est le chiffre clé qui illustre le mieux ton entreprise ?
PL : Le chiffre 3. Depuis 3 ans, la taille de l'équipe a été multipliée par 3. Il y a 3 ans, nous avons commencé à travailler activement sur cette solution industrialisable, ce qui a nécessité l'embauche de personnes compétentes et de très haut niveau. Aujourd'hui, nous sommes 9 personnes et nous avons augmenté notre équipe en embauchant des talents de haut niveau scientifique, afin de réaliser des solutions innovantes et ergonomiques, comme la solution que nous avons présentée à Vivatech cette année.
LRT : Ton entreprise ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans … ?
PL : Sans chacun des membres de mon équipe, leurs qualités hors norme et leur investissement. Les solutions mathématiques et algorithmiques que l’on met en œuvre visent à résoudre des problèmes concrets, il est donc indispensable de relier l’expertise théorique à des applications pratiques dans la vie quotidienne de nos clients. Il est également essentiel de savoir expliquer les concepts que nous utilisons pour que nos partenaires comprennent les subtilités de ces outils complexes de gestion de données. Dans une société comme A2D, où chacun est très compétent dans son domaine très pointu, la capacité à communiquer est primordiale dans le but de partager les actions afin de permettre à l'équipe de progresser dans la gestion des projets. Pour « faire Entreprise », cette communication est certainement plus importante que les aspects purement théoriques et mathématiques. Il est donc crucial que les membres de l'équipe possèdent une intelligence plurielle, leur permettant d'être à la fois précis dans leur domaine et ouverts aux autres, en interne ou en externe. Sans ces qualités, une entreprise comme A2D ne pourrait pas se lancer, ni grandir. Cette capacité permet à l’équipe de se centrer et d’entraîner les autres. C’est ainsi que nous avons pu rejoindre LRT, grâce à l'enthousiasme de nos collaborateurs et à l'accueil positif de l'extérieur.
LRT : Si A2D était une IA, comment percevrions-nous l’entreprise ?
PL : Ce serait comme un système de perception de l’environnement, transformant cette perception en un ensemble de décisions concrètes. Dans notre entreprise, nous collectons des informations sur le monde réel, via des capteurs, puis nous transformons ces données brutes pour les rendre compréhensibles et utiles pour les utilisateurs humains. Une IA automatisée, nous verrait comme des fabricants d’information de haut niveau sémantique : nous travaillons les données brutes pour en extraire des informations pertinentes permettant de prendre des décisions éclairées.
LRT : Que t’apportes La Rochelle Technopole dans ton développement ?
PL : La Rochelle Technopole, grâce aux personnes qui y travaillent, tels que Jérôme Besseau et Julien Menu, offrent deux intérêts essentiels :
D’une part, des conseils et des recommandations très pragmatiques sur nos actions quotidiennes comme, par exemple, comment gérer sa trésorerie ou comment structurer juridiquement son entreprise.
D’autre part, par la mise en relation avec des acteurs de l’écosystème qui peuvent devenir des clients pour nous.
De surcroît, les recommandations associées à ces mesures très concrètes offrent à la fois une vision claire et une perspective élevée. C’est ce qui permet de prendre du recul, et d’anticiper les événements futurs… pour préparer l’avenir !
LRT : As-tu une anecdote à partager ?
PL : Lorsque l'on est constamment le nez dans le guidon, on a l'impression de faire bien et on peut se planter complètement. Ainsi, pour ma première levée de fonds, le premier pitch que j’ai fait n’a pas été compris, c’est rien de le dire !! C'est une des expériences les plus enrichissantes que j'ai vécues : j'ai présenté mon pitch et je n’ai eu aucune réaction de l’équipe de La Rochelle Technopole et des autres startupers : un silence assourdissant.
Je pensais que tout le monde comprenait ce que je disais, mais au contraire personne n’avait compris. Vivre cela a été capital pour la structuration de notre activité quotidienne, car cela m’a montré la nécessité de s’interroger constamment sur l’adéquation entre notre discours et la compréhension de notre locuteur. In fine, nous avons réussi notre levée de fonds et nous nous assurons tous que ce que nous souhaitons transmettre est bien reçu !
La Rochelle Technopole, c’est un processus de maturation…
LRT : Quel est le slogan de ton entreprise ?
PL : Notre entreprise n’a pas de slogan spécifique, mais son acronyme signifie « Acquire to decide ».
Nous interrogeons le monde extérieur, nous capturons les données utiles, de façon à pouvoir prendre des décisions précises et fiables.
LRT : Quel est ton meilleur souvenir depuis le début de cette aventure ?
PL : Un souvenir qui revient fréquemment c’est quand un client perçoit la qualité de notre solution et l’intérêt de celle-ci pour résoudre son problème.
En réalité, lorsque l’on peut inspecter des milliers de kilomètres de l’Inedis ou des milliers de mètres carrés d’un bâtiment au port de commerce, il y a des gens qui ouvrent les yeux en grand. En observant cela, on ressent qu'on a joué un rôle essentiel dans la génération de richesse pour le système. Les individus expriment leur admiration en disant « c’est possible ça ? », et ce sont des bons moments.
Retrouvez Pierre Loonis et A2D sur le web :
Site Internet : A2D.ai | Acquisition et traitement de données, aide à la décision
LinkedIn : A2D - Acquire To Decide | Page LinkedIn